23/09/2009

Déménagement

Arrivée en Israël. Bizarrement, l’appartement qui est le mien, maintenant à Tel Aviv, ne définit pas mon nouvel espace. Ce n’est pas mon mouvement entre les pièces, ni leur agencement auquel je m’habitue comme à un chez moi, ça ce n’est presque rien, des déplacements vides. Ce qui depuis 24 heures se constitue autour de moi, c’est le décor dans le cadre des fenêtres, les vis à vis, la rue et la lumière dont je ne connais rien encore, c’est la cage d’escalier, le mouvement de la clé dans la serrure. Je quitte une avenue pour le carrefour d’une petite rue calme, un sixième étage pour un troisième. Ce qui se substitue lentement, c’est le tout proche, les trajets et comment le soir entre chez soi ici. L’appartement est agréable et confortable, on ne s’y cogne pas, je m’y sens bien, il est lisse, neuf, sans histoire, prêt à m’accueillir et à se faire oublier pour des regards dirigés vers l’extérieur ou vers la page. Et c’est ce changement de spectacle quotidien que j’apprivoise. Pas un pays, pas un peuple, pas une langue, pas même une ville encore, simplement ce qui entoure l’endroit où je dors, où je vis, où j’écris. Ce décor deviendra aussi familier que le goût d’une pomme et à ce moment là, je réaliserai que je vis ici, que je ne suis pas de passage.